L’argument en faveur d’une malédiction des ressources naturelles s’appuie sur l’idée qu’en l’absence de défi, le progrès n’est pas possible. L’Amérique latine est-elle victime d’une malédiction liée | l’abondance de ses ressources naturelles ? La pénétration rapide de la Chine sur le marché régional relance-t-elle l’avantage comparatif de la région en matière de ressources naturelles ? La spécialisation commerciale de l’Amérique latine va-t-elle dans le sens de l’intégration régionale ? Ce papier tente de répondre à ces questions en suivant cinq étapes : Il commence par une analyse des flux commerciaux pour montrer l’importance croissante de la Chine en Amérique latine. Il constate que l’émergence de la Chine en tant que partenaire majeur de la région renforce la vocation établie d’exportateurs de matières premières et de ressources naturelles de ses pays. Il insiste sur l’importance de cette spécificité puisque il existe un lien direct entre l’évolution du prix des matières premières et la performance économique de la région. Il affirme que le recours à une politique fiscal contre-cyclique est la meilleure politique pour contrôler l’effet de cette relation de dépendance. Enfin, le papier s’interroge sur la place du Brésil dans la région et sa capacité à jouer le rôle de contrepoids face à l’influence de la Chine. En revenant sur l’expérience du Mercosur, il conclut que cela semble improbable, en partie à cause du fait que tous les pays de la région possèdent les mêmes avantages comparatifs dans la production de matières premières et de produits agricoles.