Politiques agricoles des économies émergentes 2009
Suivi et évaluation
Le rapport fournit les estimations du soutien accordé à l’agriculture entre 1995 et 2007 pour six des pays pris en compte (à l’exception de l’Inde), effectuées conformément à la méthode de mesure de l’OCDE récemment révisée. Ces chiffres permettent une comparaison cohérente de l’évolution du niveau et de la composition du soutien aux producteurs et à l’ensemble du secteur, tant entre les différentes économies émergentes qu’avec les pays de l’OCDE.
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Ukraine
Évaluation de l'évolution des politiques ? Globalement, le niveau du soutien accordé aux producteurs n’est pas très élevé, mais ce constat masque la taxation des secteurs à vocation exportatrice et la protection considérable dont bénéficient les secteurs qui sont en concurrence avec les importations. Ces dernières années, la tendance est à l’augmentation du soutien. Cette évolution, malgré un coup d’arrêt en 2007 en raison de la situation particulière du marché, est une conséquence prévisible de la reprise économique constatée en Ukraine ces dernières années. La croissance vigoureuse de l’économie nationale et de la demande extérieure a fait monter les prix des produits agricoles, qui se rapprochent désormais des cours mondiaux. L’amélioration de la situation budgétaire s’est traduite par un soutien plus direct au secteur agricole. ? La composition du soutien accordé aux producteurs évolue dans le temps. Le soutien des prix du marché, qui tient essentiellement à la protection douanière, a progressé en 2005-06, mais en 2007, au total, les producteurs ont de nouveau perçu des prix inférieurs aux cours mondiaux. Les transferts budgétaires ont augmenté en valeur nominale, mais leur part dans le montant total du soutien aux producteurs a évolué à la suite des changements intervenus sur le plan du soutien des prix du marché. La majeure partie du soutien budgétaire est consentie au titre de la production ou au titre de l’utilisation d’intrants variables, autrement dit sous des formes dont il a est avéré qu’elles engendrent des distorsions des incitations à produire, mais aussi qu’il s’agit des formules les moins performantes pour accroître les revenus des producteurs. ? Les transferts destinés à financer le soutien aux services d’intérêt général à l’agriculture (en particulier la recherche, l’enseignement et les infrastructures) ont augmenté en 2007, et les dotations inscrites au budget 2008 étaient encore en hausse. Un programme national en faveur du développement rural est en préparation. Il convient de se féliciter de cet effort, car les investissements dans la capacité de production à long terme du secteur sont indispensables pour tirer durablement parti de la richesse des ressources agricoles du pays. ? L’agriculture dispose d’un potentiel incontestable pour contribuer à l’essor économique du pays et occuper une place importante sur les marchés alimentaires mondiaux. Un développement agricole soutenu suppose un environnement macroéconomique solide, et le secteur bénéficie de la forte croissance économique enregistrée ces dernières années. Toutefois, la persistance de l’instabilité politique suscite des incertitudes au sein du secteur quant aux perspectives économiques d’ensemble. Ces incertitudes n’ont fait que s’aggraver dans le contexte de la crise économique et financière qui frappe actuellement l’Ukraine. ? Ces derniers temps, l’Ukraine a progressé sur la voie de la définition d’orientations stratégiques à long terme pour l’agriculture, mais les mesures prises manquent souvent de cohérence, comme ce fut le cas lors de la récente crise des prix des produits alimentaires. Les restrictions à l’exportation se sont traduites par un important manque à gagner dans le secteur des céréales et des graines oléagineuses, tandis qu’il n’est pas certain que ces mesures aient eu pour effet d’assagir les prix. D’une manière générale, les événements récents rendent d’autant plus indispensable la mise en place d’un dispositif d’aide alimentaire performant afin d’éviter le recours à des pratiques restrictives en matière d’échanges internationaux et de réduire l’intervention de l’administration dans la filière agroalimentaire. Pour atteindre les objectifs sociaux, il est plus efficace de faire appel à un soutien ciblé que d’intervenir dans l’activité économique par des mesures à caractère général. ? L’adhésion à l’OMC, attendue depuis longtemps, a constitué un événement marquant. Les engagements souscrits dans le cadre de l’OMC vont dans une large mesure déterminer le cadre dans lequel s’inscriront à l’avenir les politiques agricoles et contribuer à leur conférer une plus grande stabilité. En particulier, les possibilités d’intervenir dans les échanges internationaux sont désormais plus limitées, ce qui nécessite de reconsidérer les solutions traditionnellement appliquées en cas d’apparition de problèmes d’approvisionnement du marché intérieur. ? Par ailleurs, les engagements souscrits dans le cadre de l’OMC se traduiront par une concurrence accrue des produits importés dans certains secteurs clés de l’agriculture ukrainienne. Il est donc nécessaire d’axer plus nettement la politique agricole sur l’amélioration de l’efficience du secteur. En matière de soutien interne, les engagements souscrits soulèvent la question de l’emploi efficient des ressources publiques et sont une incitation à concentrer le soutien sur les objectifs à long terme que constituent le progrès technique, le développement durable et la revitalisation rurale.
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