Politiques agricoles des économies émergentes 2009
Suivi et évaluation
Le rapport fournit les estimations du soutien accordé à l’agriculture entre 1995 et 2007 pour six des pays pris en compte (à l’exception de l’Inde), effectuées conformément à la méthode de mesure de l’OCDE récemment révisée. Ces chiffres permettent une comparaison cohérente de l’évolution du niveau et de la composition du soutien aux producteurs et à l’ensemble du secteur, tant entre les différentes économies émergentes qu’avec les pays de l’OCDE.
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Chine
Évaluation de l’évolution des politiques ? La Chine a davantage ouvert son secteur agricole aux mécanismes du marché avant son adhésion à l’OMC en 2001, mais cette tendance s’est ralentie depuis et s’est même inversée dans certains cas. Les marchés des céréales, en particulier, ont fait l’objet de nombreuses interventions gouvernementales auxquelles s’est encore ajoutée la hausse des prix mondiaux des produits agricoles observée entre 2006 et 2008 qui a intensifié les pressions inflationnistes et les inquiétudes concernant la sécurité alimentaire. ? Le niveau du soutien aux producteurs agricoles (ESP en pourcentage) reste faible par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE, mais il a augmenté depuis 2000. Ce soutien continue de revêtir principalement la forme d’un soutien des prix du marché et de subventions aux intrants qui sont les formes d’aide à l’agriculture les moins efficientes et les plus susceptibles de fausser les échanges. L’analyse de l’OCDE montre que seule une faible fraction de ce type de soutien bénéficie réellement aux agriculteurs. De plus, l’utilisation excessive d’engrais, provoquée en partie par les subventions aux intrants, a fait de l’agriculture la principale source de pollution diffuse de l’eau en Chine. ? Les mesures de politique intérieure et de politique commerciale prises par les pouvoirs publics en 2007-08, qui prévoyaient l’octroi d’un soutien budgétaire nettement accru aux intrants agricoles et des restrictions à l’exportation de céréales ont envoyé des signaux contradictoires aux céréaliers puisque le premier a tendance à encourager la production alors que les secondes incitent moins à alimenter le marché en faisant baisser les prix intérieurs par rapport aux cours mondiaux. Ce type de politique des prix apporte un soutien implicite à la consommation, mais pénalise la production. ? Bien que l’évolution de ses marchés agroalimentaires intérieurs ne conduise pas à penser que la Chine puisse être considérée comme étant en grande partie à l’origine des hausses massives des prix alimentaires observées récemment sur les marchés mondiaux, la façon dont elle a réagi à la crise alimentaire en adoptant diverses mesures de limitation des échanges et des exportations de céréales, en particulier, a peut-être retardé les ajustements et une baisse des prix sur les marchés internationaux dans le cas du riz notamment. ? La Chine continue de renforcer les droits fonciers des agriculteurs comme en témoigne la loi sur la propriété adoptée en 2007. Il reste toutefois strictement interdit d’hypothéquer les droits sur des terres agricoles. L’accès des agriculteurs au crédit pourrait au moins être en partie amélioré si les contrats de fermage de longue durée pouvaient servir de garanties. L’application des lois existantes doit également faire l’objet d’efforts redoublés. En particulier, les indemnités versées aux agriculteurs qui perdent l’accès à des terres devraient refléter la valeur marchande de celles-ci et non pas la valeur nettement moindre, estimée sur la base des rendements des récoltes produites sur ces terres au cours des années précédentes comme c’est actuellement le cas. ? Les modifications apportées récemment à la politique agricole chinoise doivent être considérées dans le contexte plus large des mesures qui affectent l’ensemble de la population rurale, y compris les agriculteurs. Ces mesures sont examinées de manière approfondie dans d’autres études de l’OCDE (OCDE, 2009), mais l’effort de plus en plus marqué déployé par la Chine pour améliorer les infrastructures rurales et l’accès aux services publics de base comme l’éducation, les soins de santé et la sécurité sociale ainsi que la réforme récente de la fiscalité agricole et le nouvel assouplissement des marchés du travail peuvent être salués comme des initiatives s’attaquant aux causes profondes du clivage entre zones rurales et zones urbaines et favorisant à un développement plus équilibré de l’économie nationale à moyen terme.
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