Perspectives de l'emploi de l'OCDE 1998

juin

Les résultats de la lutte contre le chômage sont inégaux selon les pays et le taux de chômage de la zone OCDE ne devrait diminuer que très lentement en 1999 pour atteindre environ 7 %, soit plus de 35 millions de demandeurs d’emploi. Réduire le chômage et accroître les opportunités d’emploi reste donc une priorité majeure.

De nouvelles approches privilégiant une politique sociale centrée sur l’emploi doivent être développées pour s’attaquer au chômage élevé et répondre aux objectifs d’équité. Au-delà des perspectives immédiates, cette édition des Perspectives de l’emploi examine à la loupe les mesures qui peuvent aider à accroître l’emploi et à réduire le chômage sur le long terme.

  • Les évolutions récentes mettent en lumière les problèmes rencontrés par les sans-emploi au sein des ménages : dans près d'un ménage d'âge actif sur cinq, il n’y a aucun adulte occupant un emploi rémunéré. Le pourcentage de ces ménages a augmenté presque partout au cours de la dernière décennie.
  • Le salaire minimum contribue à réduire les inégalités de salaires et de revenus, mais il peut également, s'il est trop élevé, entraîner des pertes d’emploi chez les jeunes. Ce n’est ni « la » solution miracle à la pauvreté familiale, ni, comme le proclament ses adversaires, un fléau pour l’emploi. Au sein d’une stratégie d’action cohérente, le salaire minimum peut favoriser la mise en place d’une politique sociale centrée sur l’emploi.
  • Le marché du travail des jeunes et ses problèmes sont au premier plan des politiques de l’emploi, dans la mesure où le premier contact avec le monde du travail est souvent déterminant pour l’avenir. Si de nombreux facteurs influencent la transition de l'école vers la vie active, les pays dotés d'un bon système d'apprentissage ont tendance à mieux réussir l’insertion professionnelle des jeunes.
  • Le vieillissement de la main-d'oeuvre pose des défis économiques majeurs, qui peuvent cependant se transformer en atouts pour l’avenir. Le « vieillissement actif » ne deviendra une réalité que si les marchés du travail, les entreprises et les travailleurs bénéficient des moyens et des incitations nécessaires pour s’adapter et tirer au mieux parti des compétences des travailleurs les plus âgés, tout en leur garantissant des niveaux de vie appropriés.
  • Les tendances du temps de travail traduisent des évolutions telles que la récente inversion dans certains pays de la tendance à la diminution de la durée du travail chez les salariés à plein temps, le développement général du travail à temps partiel, et le développement bien moins important d'autres formes d'emploi souples. L’analyse montre qu’une simple réduction du temps de travail imposée par la législation n’est pas suffisante à elle seule pour faire reculer le chômage.

    Sur ces bases devraient être élaborées des politiques à long terme conjuguant des réformes du marché du travail, des politiques d’éducation et de la politique sociale. Un salaire minimum fixé à un niveau approprié et associé aux avantages liés au travail devrait favoriser la mise en place d’une politique sociale centrée sur l’emploi, mais il est urgent de réfléchir à la conception d’un tel jeu de mesures. Sur le long terme, une attention particulière doit être accordée à l’investissement dans le capital humain parce qu’il est crucial d’accroître le potentiel de production des travailleurs, et en particulier celui des moins avantagés, pour améliorer leur bien-être matériel et renforcer la cohésion sociale.

07 Oct 1998 254 pages French Also available in: English

https://doi.org/10.1787/empl_outlook-1998-fr 9789264263086 (PDF)

Author(s): OECD