Les systèmes d’alerte précoce s’efforcent actuellement de trouver un équilibre entre deux options : rester pertinents aux yeux de ceux qui les fi nancent, et donner la priorité à la protection et à la préservation de la vie humaine. On constate cependant que la balance penche assez nettement en faveur de la première. Maintenir cette pertinence signifi e que l’idée d’un mécanisme d’alerte avancée destiné à prévenir les confl its, reposant sur des sources d’informations accessibles au public, soucieux de l’intérêt des populations et de la paix, cède progressivement la place à celle d’un système dans lequel le renseignement jouerait un rôle beaucoup plus important, notamment dans les organismes gouvernementaux et intergouvernementaux qui exploitent ces systèmes. S’il s’agit là, en partie, d’une conséquence de l’évolution de la manière dont les pays du Nord perçoivent les menaces internationales, ce n’est pas de bon augure pour tous ceux qui considèrent qu’en matière de prévention des confl its, l’alerte précoce peut contribuer à l’instauration d’une paix plus démocratique, axée sur la sécurité humaine.