• Tandis que la communauté internationale débat d’une intervention militaire au Nord Mali, le besoin de compréhension des causes de la crise et des acteurs impliqués se fait plus pressant. Ce chapitre présente un diagnostic, discute des enjeux politiques régionaux et des risques encourus par la communauté internationale dans la recherche d’une solution. La perte du contrôle du territoire Nord est le fruit d’un processus de marginalisation ancien des Touaregs et de menaces récentes complexes. L’exploitation de la rébellion touarègue par les mouvements islamistes radicaux dessine un enjeu sécuritaire unique pour le gouvernement malien et la région. Se profile la perspective d’un conflit durable à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest et les interventions planifiées devront aller au-delà des réponses à court terme : la sécurité durable dépendra d’un développement durable.

  • Ce chapitre débat des facteurs politiques, économiques et religieux qui ont favorisé le développement de Boko Haram, le groupe terroriste le plus actif au Nigéria. Sa stratégie pourrait évoluer d’une insurrection locale à des activités criminelles transnationales, devenant une menace croissante pour les pays voisins, dont le Mali et le Niger. L’échec gouvernemental à répondre à une certaine marginalisation socio-économique, combiné à des mesures antiterroristes non adaptées, ont entravé les efforts de lutte contre les exactions commises par le mouvement islamiste au nord. L’expérience nigériane et l’escalade de violence de ces dernières années fournissent des leçons pour les autres pays sur le besoin d’analyser et d’anéantir cette menace nouvelle et changeante. Boko Haram représente un enjeu sécuritaire croissant qui appelle à une réponse régionale coordonnée, incluant des initiatives sécuritaires communes et un engagement partagé en faveur du développement et de la gouvernance dans les zones vulnérables.

  • De nombreuses conventions et initiatives liées à la lutte contre le terrorisme sont portées par les organisations internationales et régionales. Toutefois, des défis persistent dans l’application et la mise en oeuvre des législations au niveau national ainsi que dans la coordination entre États.

    Le terrorisme, en droit international, reste une notion incertaine et discutée, alors même qu’un consensus en la matière est nécessaire pour l’efficacité de la lutte à l’échelle mondiale. Nonobstant cette absence de définition consensuelle du terrorisme, les graves difficultés qu’il engendre en termes de sécurité – et donc de développement – pour les États ouest-africains devraient inciter ceux-ci à organiser efficacement sa prévention et sa répression. Ces considérations impliquent l’adoption de lois antiterroristes appropriées, dans la mesure où c’est le droit qui fixe le cadre général de lutte.