Table of Contents

  • Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE présentent une évaluation annuelle des principales évolutions et perspectives des marchés du travail des pays membres. Chaque édition contient également des chapitres consacrés à des aspects spécifiques du fonctionnement des marchés du travail et à leurs implications pour les politiques afin de promouvoir des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Les cinq thèmes abordés cette année sont : les salaires minimums ; les inégalités de compétences et salariales ; les politiques d’activation pour des marchés du travail plus inclusifs ; la mobilité des revenus, le risque lié au marché du travail et les inégalités à long terme ; et la qualité de l’emploi dans les économies émergentes. Des statistiques de référence sont également disponibles.

  • Le redressement de l’emploi commence à s’étendre et à s’intensifier, ramenant le chômage sur une trajectoire descendante, dans la plupart des pays y compris les plus durement touchés par la crise. Cependant, la reprise est loin d’être achevée et le temps presse pour éviter que des millions d’actifs ne restent piégés au bas de l’échelle économique. Beaucoup de jeunes ayant fini leurs études durant la crise et lutté pour établir un premier point d’ancrage sur le marché du travail peuvent déjà se trouver au seuil d’une étape cruciale de leur avancement professionnel. En effet, l’une des constatations les plus frappantes de la présente édition des Perspectives de l’emploi de l’OCDE tient au fait que les perspectives d’évolution professionnelle à long terme se décident, en grande partie, au cours des dix premières années de vie active. Mais certains travailleurs expérimentés qui ont perdu leur emploi durant la crise ont également du mal à relancer leur carrière. Ainsi, bon nombre de ceux du secteur manufacturier ou du bâtiment devront changer de carrière et se tourner vers le secteur dynamique des services, souvent en adaptant leurs compétences, s’ils ne veulent pas rester en marge du marché du travail.

  • La situation sur le marché du travail s’améliore globalement dans les pays de l’OCDE, mais la reprise après la récente crise économique reste très variable selon les pays. L’emploi progresse toujours trop lentement dans la zone OCDE pour que le déficit d’emplois induit par la crise se comble rapidement. La nature des emplois a évolué : les contrats à temps partiel sont plus nombreux et les emplois dans le secteur manufacturier et le bâtiment sont en recul ; il pourrait donc être plus difficile pour certains chômeurs de retrouver un emploi à temps plein. En conséquence, le chômage va rester élevé, même à la fin 2016. Le taux de chômage moyen dans l’OCDE, qui s’élevait à 7.1 % au quatrième trimestre 2014, était toujours de 1.6 point au-dessus de son niveau d’avant la crise. Le chômage devrait continuer son lent déclin courant 2015 et en 2016, pour atteindre 6.6 % au dernier trimestre 2016, tout en restant supérieur à 20 % en Espagne et en Grèce. Par ailleurs, le chômage de longue durée se situe toujours à des niveaux inacceptablement élevés et le risque est que beaucoup d’actifs dans cette situation se soient éloignés du marché du travail, ce qui rend la diminution du chômage d’autant plus difficile. Le taux de chômage des jeunes reste bien au‑dessus de son niveau d’avant la crise dans de nombreux pays, de même que celui des jeunes inactifs et déscolarisés (NEET). La faiblesse de la progression des salaires réels demeure également préoccupante, en particulier dans la zone euro.

  • Le présent chapitre offre un aperçu de l’évolution des marchés du travail dans la zone de l’OCDE depuis le début de la crise économique et financière de 2008, et analyse les projections de l’OCDE à l’horizon de la fin 2016. L’évolution du niveau et de la composition de l’emploi est documentée, ainsi que l’évolution des salaires réels. Une section spéciale analyse les salaires minima légaux. Elle commence par décrire les salaires minima en vigueur dans 26 pays de l’OCDE, puis présente et évalue les données relatives à leur efficacité en matière de soutien des revenus des travailleurs dans le bas de l’échelle des salaires. Une attention particulière est prêtée à l’efficacité de la coordination des salaires minima avec les politiques d’imposition fiscales et de prestations.

  • Les inégalités se sont creusées dans une grande majorité de pays de l’OCDE, et les tentatives pour stopper ou inverser cette tendance sont l’une des grandes priorités de l’action publique. Le présent chapitre examine dans quelle mesure les compétences peuvent contribuer à réduire les inégalités de salaire, un facteur décisif pour l’évolution des inégalités de revenu des ménages. On y exploite de nouvelles données relatives aux compétences en traitement de l’information, issues de l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC), pour analyser en quoi les compétences contribuent à expliquer les différences entre pays sur le plan des inégalités de salaire. Cette étude permet d’apporter des éléments d’information sur les moyens d’action possibles en montrant quelles sont les contributions des niveaux moyens de compétences, leur répartition au sein de la main-d’œuvre, l’intensité de leur utilisation dans l’emploi et le rendement qu’elles assurent sur le marché du travail.

  • Ce chapitre propose un nouveau cadre à utiliser pour concevoir des politiques d’activation efficaces afin de mettre en relation les demandeurs d’emploi avec les emplois et de promouvoir des marchés du travail plus inclusifs. Les politiques d’activation font appel à de multiples outils, qui peuvent être associés de diverses manières. Pris dans son ensemble, cet arsenal doit toutefois remplir un triple objectif : préserver la motivation des demandeurs d’emploi à rechercher activement un emploi, renforcer leur employabilité et élargir l’éventail des débouchés qui s’offrent à eux pour leur permettre d’accéder à un emploi convenable et de le conserver. L’action sur ces trois fronts – motivation, employabilité et débouchés – doit être gérée par des institutions et politiques du marché du travail efficientes et efficaces, lesquelles constituent la clé de voûte de toute stratégie d’activation probante. Pour illustrer ces principes, ce chapitre décrit de nombreuses politiques mises en œuvre et présente des données issues d’évaluations.

  • Le présent chapitre analyse comment la mobilité des revenus, qui recouvre à la fois les mouvements, ascendants et descendants, sur l’échelle des revenus et les mouvements entre l’emploi et le chômage, influence les risques liés au marché du travail et les inégalités à long terme. À cette fin, il utilise des techniques de simulation pour analyser les parcours professionnels à l’aide de données de panel couvrant une courte période pour 24 pays de l’OCDE. En moyenne, il apparaît que les trois quarts des inégalités sur une année donnée sont permanentes de nature, tandis que le quart restant se répartit tout au long de la vie du fait de la mobilité. La mobilité ne semble pas supérieure dans les pays connaissant davantage d’inégalités. Le chômage endémique, les faibles compétences cognitives, les modalités atypiques d’emploi et la mauvaise productivité des entreprises sont les principaux facteurs déterminants des bas salaires à long terme. L’assurance chômage joue un rôle important dans la sécurité des parcours professionnels en atténuant le risque de revenu lié au chômage. Le salaire minimum réduit le risque de rémunérations extrêmement basses, mais son impact est modéré à long terme en raison de l’effet égalisateur de la mobilité et des éventuels effets négatifs sur l’emploi.

  • Ce chapitre propose la première analyse empirique de la qualité de l’emploi dans les économies émergentes. Il élargit le Cadre d’analyse de la qualité de l’emploi de l’OCDE de manière à mieux l’adapter aux pays considérés, tout en en préservant les principes fondamentaux et les trois grandes composantes : qualité du revenu d’activité, sécurité sur le marché du travail et qualité de l’environnement de travail. L’analyse donne une description détaillée de la qualité de l’emploi dans les différents pays émergents et catégories sociodémographiques, en s’intéressant tout particulièrement au contraste entre les emplois formels et informels. Elle présente en outre, à partir de données de panel pour un certain nombre de pays, une analyse dynamique approfondie des entrées et sorties de l’emploi informel afin d’examiner si l’on peut voir dans ces emplois des tremplins ou des impasses qui entravent durablement les perspectives professionnelles des travailleurs. Enfin, le chapitre présente un ensemble d’orientations stratégiques pour favoriser la création d’emplois de qualité dans les pays émergents.

  • Les tableaux de l’annexe statistique présentent les données disponibles pour les 34 pays membres de l’OCDE. Les données pour l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, la Fédération de Russie, l’Inde, l’Indonésie, la Lettonie et la Lituanie sont incluses dans les tableaux lorsqu’elles sont disponibles.