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  • L’économie de la République fédérale de Yougoslavie a été dévastée pendant les années 90. La réforme économique engagée à la fin de 2000 marque un profond changement d’orientation de l’action des pouvoirs publics et a déjà obtenu un certain nombre d’effets positifs. De difficiles décisions ont été prises pour procéder à certaines réformes structurelles, et l’économie a été largement libéralisée et stabilisée. Des risques pèsent inévitablement sur l’évolution macroéconomique jusque-là positive, notamment au Monténégro qui a fait largement appel à l’aide extérieure. La croissance tirée par les exportations pourrait souffrir du ralentissement de l’activité en Europe, principal marché de la République fédérale de Yougoslavie. Dans le même temps, l’économie doit attirer des capitaux étrangers. Le...

  • À l’époque de la dernière Étude économique de l’OCDE en 1990, l’actuelle République fédérale de Yougoslavie (RFY) semblait bien partie pour jouer un rôle de pionnière de la transition économique en Europe9. Comparativement aux autres pays européens en transition, elle se caractérisait par des institutions de marché plus développées, une meilleure intégration dans l’économie mondiale, des apports d’investissement direct étranger plus importants, et un niveau de vie plus élevé. Les années 80 avaient été difficiles sur les plans de la production, des revenus et de l’inflation, mais vers la fin de la décennie, les autorités s’étaient de...

  • Les gouvernements fédéral, serbe et monténégrin, ont rapidement pris des mesures pour donner des bases saines à la politique économique. Ils ont ouvert l’économie, restructuré le secteur bancaire et adopté, en vue de l’intégration du pays à l’Union européenne, des textes de loi dans de nombreux domaines, sans cependant peut-être satisfaire intégralement aux obligations découlant de l’acquis. Compte tenu des distorsions et des inefficiences du passé, on peut penser qu’il existe des capacités inutilisées dont il conviendrait de tirer parti pour sortir de la période de forte récession de la décennie précédente et pour jeter les bases d’une croissance durable. Néanmoins, la rapidité des changements et la gravité des problèmes hérités du passé compliquent cette transition. Le secteur réel de l’économie a dû s’ajuster à une contraction brutale de la liquidité, à la diminution des subventions, à une forte répression de l’évasion fiscale, et à une intensification de la concurrence étrangère. En dépit des progrès réalisés ces...

  • Dans toute l’Europe centrale et orientale, les petites entreprises privées de création récente ont joué un rôle actif dans la transition économique. La restructuration de l’économie s’est traduite principalement par un déplacement de maind’œuvre, de capitaux et d’autres ressources qui se sont détournés des grandes entreprises, souvent non rentables et mal gérées, au profit de secteurs plus efficients et plus compétitifs. Les petites entreprises privées ont joué un rôle déterminant dans ce processus. Assujetties à de fortes contraintes budgétaires, elles sont tenues de répondre aux exigences de marchés en rapide évolution, faute de quoi elles disparaissent. De nombreuses études soulignent l’importance capitale de l’activité des petites entreprises dans les économies en transition qui évoluent de manière relativement satisfaisante59. Les petites et moyennes entreprises (PME)...

  • La privatisation en Yougoslavie date d’avant l’ambitieux programme annoncé en juin 2001 par le nouveau gouvernement démocratique. De très importants efforts dans ce sens ont été faits dès la fin des années 80 et ils ont été relancés sporadiquement au cours des années 90, le gouvernement cherchant à trouver des ressources financières, à accroître l’efficience ou à transférer des actifs afin de promouvoir ses objectifs politiques.

  • Au début des années 80, la part des échanges dans le PIB de la Yougoslavie a fortement progressé. Toutefois, malgré une dépréciation du dinar en 1983, d’importants déficits de la balance des paiements courants se sont creusés à la suite de mauvais résultats à l’exportation. Les importations s’en sont ressenties, avec pour conséquence que, vers le milieu de la décennie, la part des échanges était revenue pratiquement au niveau qui était le sien dix ans plus tôt. En 1990, les parts respectives des échanges et des exportations de la Serbie dans le PIB (58 et 26 pour cent respectivement) correspondaient à peu de choses près à celles de la Tchécoslovaquie, qui s’apprêtait alors seulement à amorcer sa transition économique. Pour procéder à cette comparaison, les échanges de la Serbie avec les autres républiques de l’ex-Yougoslavie sont assimilés à des échanges avec l’étranger86. Depuis lors, les relations commerciales de la République fédérale de...