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  • L’édition des Perspectives agricoles est élaborée conjointement par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) des Nations Unies. Le principal objectif de ce rapport est de tenter d’obtenir un consensus sur des perspectives mondiales concernant les secteurs agricole, alimentaire et de la pêche ainsi que sur les nouvelles questions qui affectent ces perspectives. En conséquence, les projections et les évaluations présentées dans le rapport sont le résultat d’une coopération étroite avec les experts nationaux des pays de l’OCDE ainsi que de certains pays clés non membres de l’OCDE et organisations agroindustrielles, mettant à profit les connaissances et l’expertise de ce large groupe de collaborateurs. Un système de modélisation mis au point conjointement, sur la base des modèles Aglink de l’OCDE et Cosimo de la FAO, facilite la cohérence et l’analyse des projections.

  • A l’OCDE, les personnes de la division des Échanges et marchés agro-alimentaires qui ont contribué à l’écriture de ce rapport des Perspectives sont : Wayne Jones (chef de division), Céline Giner (coordinatrice des Perspective agricoles et du scénario de référence), Pavel Vavra, Linda Fulponi, Ignacio Pérez Domínguez, Garry Smith, Grégoire Tallard et Shinichi Taya. Des contributions supplémentaires de la direction ont été fournies par Claire Jolly (Programme international sur l’avenir), Kevin Parris (division des politiques agricoles et environnement) et Carl-Christian Schmidt (division des politiques des pêcheries). Le Secrétariat de l’OCDE est reconnaissant pour les contributions fournies par Pierre Charlebois, Brooke Fridfinnson et Nathalie Hamman d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et par Stefan Tangermann de l’université de Gottingen. Les recherches et l’assistance statistique ont été fournies par Armelle Elasri, Alexis Fournier, Gaëlle Gouarin et Claude Nénert. L’organisation des réunions et la préparation de la publication ont été assurées par Christine Cameron. L’assistance technique pour la préparation de la base de données des Perspectives a été assurée par Frano Ilicic. Beaucoup d’autres collègues du Secrétariat de l’OCDE et les délégués des pays membres ont apporté des commentaires utiles sur les versions préliminaires de ce rapport.

  • Les prix des produits agricoles de base ont recommencé à augmenter fortement en août 2010. En effet, l’offre disponible a été réduite du fait de récoltes insuffisantes dans les grandes régions de production et du faible niveau des stocks, tandis que le redémarrage de la croissance économique dans les pays en développement et émergents soutenait la demande. Les marchés des produits agricoles de base sont entrés dans leur cinquième année de forte instabilité. Le niveau élevé et la volatilité des prix des produits de base et leurs incidences sur l’insécurité alimentaire sont bien entendu au nombre des problèmes importants auxquels les pouvoirs publics doivent faire face aujourd’hui, comme en témoignent les réflexions du G20 au sommet de Séoul, tenu en novembre 2010, et les propositions d’action qui doivent être présentées aux ministres de l’Agriculture du G20 à l’occasion de leur réunion de juin 2011 à Paris.

  • Les Perspectives agricoles sont élaborées conjointement par l’Organisation de coopération et de développement économiques et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elles mettent à profit les connaissances spécialisées des deux organisations sur les produits, les politiques et les pays, ainsi que les informations fournies par les pays membres qui y collaborent, afin d’établir tous les ans une évaluation actualisée de l’évolution à moyen terme des marchés mondiaux des produits de base, en s’appuyant sur le modèle Aglink-Cosimo1 pour produire un ensemble cohérent de projections sur les produits et pour analyser les problèmes. Il ne s’agit pas de prédire l’avenir, mais d’établir un scénario plausible de ce qui pourrait se passer compte tenu des hypothèses retenues, concernant par exemple la situation macroéconomique sur les dix prochaines années, et de l’orientation actuelle des politiques agricoles et commerciales dans le monde. Les projections de la production, de la consommation, des stocks, des échanges et des prix des différents produits agricoles décrites et analysées dans le présent rapport couvrent la période allant de 2011 à 2020. Pour la première fois, l’édition de cette année comporte un chapitre sur les produits de la pêche et de l’aquaculture. La dernière section du présent chapitre est consacrée aux risques et aux incertitudes qui caractérisent les projections, et en particulier à leur sensibilité à des variations de certaines des principales hypothèses qui les sous-tendent. La question des incertitudes est traitée en détail dans le chapitre 2, consacré aux facteurs d’instabilité des marchés.

  • L’année dernière, les Perspectives agricoles comportaient une évaluation de la volatilité, de la transmission des prix et des moyens d’action susceptibles non seulement de rendre les marchés plus transparents et plus efficaces, mais aussi de permettre de faire face aux implications de la volatilité, surtout sur les consommateurs pauvres. En août 2010, deux mois après la parution des Perspectives agricoles, les nouveaux épisodes de prix élevés et volatils anticipés s’étaient déjà réalisés, suite à des déficits de récoltes (voir le chapitre sur les céréales) et à certaines mesures, qui ont impacté les marchés à tel point que début de 2011, les prix sont remontés précipitamment vers les niveaux de 2007-08. La communauté internationale s’est beaucoup inquiétée de la volatilité, si bien que le G20, lors du sommet de Séoul en novembre 2010, a demandé à ce « que la FAO, le FIDA, le FMI, l’OCDE, la CNUCED, le PAM et la Banque mondiale travaillent avec les parties prenantes clé à définir des options, à soumettre au G20, visant à mieux atténuer et gérer les risques associés à la volatilité des prix des denrées alimentaires et d’autres denrées agricoles, sans toutefois fausser les comportements du marché, le but final étant de protéger les plus vulnérables ».

  • Les prix mondiaux du bioéthanol1 ont augmenté de plus de 30 % en 2010, dans le contexte d’une nouvelle flambée de prix des matières premières utilisées dans la production de bioéthanol, principalement le sucre et le maïs, et d’une fermeté des prix des énergies. Cette situation est en net contraste avec la période de 2007-08, qui a vu les prix du bioéthanol évoluer à un rythme inférieur à celui des prix des denrées et un recul des marges bénéficiaires du bioéthanol. En 2010, pour la première fois, les États-Unis sont devenus exportateurs nets de bioéthanol tandis que, parallèlement, le Brésil a réduit ses exportations considérablement, dans le contexte d’une montée en flèche des prix du sucre brut et d’un bioéthanol à base de maïs relativement plus compétitif, comparé aux années précédentes.

  • Les perspectives de la production mondiale se sont assombries au fil de l’année 2010, sous l’effet de la grave sécheresse qui a frappé la Fédération de Russie, amenant le pays à interdire les exportations de céréales, et des événements météorologiques inattendus survenus chez d’autres grands producteurs. En quelques mois, il a fallu réviser les prévisions à la baisse de 31 Mt, alors que l’on pensait initialement pouvoir classer 2010 au deuxième rang des meilleures années. Finalement, la production a reculé de 1.4 % par rapport au niveau atteint en 2009.

  • La filière oléagineuse a traversé une période de turbulence, caractérisée par de larges fluctuations de prix, qui ont tendu vers le haut par rapport aux années précédentes. Après la flambée puis la chute spectaculaires des prix de 2008, les prix se sont engagés sur une trajectoire résolument haussière en 2009, reflétant ainsi le resserrement progressif des approvisionnements mondiaux, la reprise de l’accroissement de la demande (à l’issue de la crise économique mondiale) et de solides intentions d’achats de la part des principaux pays importateurs. Le resserrement croissant de l’offre par rapport à la demande a fait chuter les ratios mondiaux stocks-consommation en dessous des niveaux antérieurs.

  • Le marché mondial du sucre continue d’être marqué par une forte volatilité des prix. Le prix mondial de référence du sucre brut a enregistré en 2010 une succession de pics et de corrections à la baisse avant d’atteindre en février 2011 son niveau le plus élevé depuis 30 ans, soit 36.08 cts/lb (795.4 USD/t). Les fondamentaux du marché à l’origine de la volatilité des prix sont les forts déficits mondiaux en sucre des deux campagnes précédentes et les conditions météorologiques défavorables dans un certain nombre de pays, qui ont réduit l’importance de la reprise attendue de la production et, par conséquent, entraîné les prix à la hausse (graphique 6.1). Les stocks mondiaux de sucre, qui avaient déjà baissé, sont tombés en 2010-11 à leur niveau le plus bas depuis 20 ans, contribuant à l’augmentation ainsi qu’à la volatilité des prix du marché.

  • Le secteur de la viande continue de s’adapter aux déséquilibres de l’offre et de la demande qui se sont produits au cours des trois dernières années dans le secteur de l’alimentation animale, et ont provoqué des fluctuations des prix des aliments du bétail. Les éleveurs de bovins et d’ovins bénéficient actuellement d’une embellie des prix, mais les producteurs de viandes blanches doivent ajuster l’offre pour éviter de nouvelles difficultés financières. Compte tenu des coûts de production élevés, de l’accès limité au crédit, du renchérissement de l’énergie et de la morosité de la demande pendant la crise financière, des éleveurs de bovins ont abattu leurs troupeaux. Dans un premier temps, il en a découlé une offre soutenue de produits carnés, s’accompagnant d’une baisse brutale des prix, lesquels sont ensuite repartis à la hausse lorsque les économies sont sorties de la récession. Or le secteur des viandes rouges, qui avait liquidé des animaux de reproduction, n’était plus en mesure de satisfaire rapidement la demande croissante après la récession. De ce fait, les prix se sont vivement redressés en 2010. En revanche, l’offre de viande de porc et surtout celle de volaille, ont réagi plus vite à l’augmentation de la demande, de sorte que leurs prix sont remontés plus lentement que ceux des viandes rouges.

  • Après une année 2009 difficile, qui s’est caractérisée par une forte baisse des prix des produits de la pêche et de l’aquaculture, et par une contraction de la demande et des échanges commerciaux, l’ensemble du secteur a de nouveau progressé en 2010 et début 2011. Cette reprise est due en partie à une hausse du prix moyen du poisson ainsi qu’à une augmentation de la demande. La demande des consommateurs a été particulièrement forte dans les pays en développement du fait d’un redressement économique plus rapide que prévu.

  • Après une forte hausse en 2007, une chute spectaculaire en 2008, puis un brusque rebond en 2009, les prix internationaux des produits laitiers se sont à peu près stabilisés à un niveau élevé pendant la majeure partie de 2010. Ils ont enregistré une vive poussée vers la fin de l’année et début 2011, mais sont restés en deçà des sommets atteints en 2007/08, exception faite des prix du beurre qui ont battu des records (Océanie). La vigueur des marchés des produits laitiers peut sans doute être attribuée en grande partie à la fois à la forte demande qui prévaut en Russie et dans le Sud-est asiatique, et aux disponibilités réduites en Océanie. Les importations de lait en poudre de la Chine ont explosé, stimulées par la hausse des revenus mais aussi par les problèmes de sécurité des aliments mis en relief par les incidents relatifs au lait frelaté. Venant s’ajouter aux autres facteurs qui influent sur les prix, la forte augmentation des prix des céréales et de l’énergie a mis sous tension les coûts de l’alimentation du bétail et a freiné l’accroissement de l’offre. L’économie laitière mondiale entre dans une décennie de prix relativement élevés, de demande soutenue de lait et de produits laitiers, mais aussi de hausse des coûts de production et, peut-être, de nouvelle instabilité des marchés. La période des perspectives démarre sous les auspices de troubles géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen- Orient, des retombées incertaines de la tragédie où un tremblement de terre a plongé le Japon et de l’accommodation de l’économie mondiale à la hausse des coûts de l’énergie.

  • Cette section apporte des informations sur les aspects méthodologiques de l’établissement des Perspectives agricoles présentées ici, qui sont traités successivement comme suit. Est tout d’abord donnée une description générale des projections de référence, ainsi que du rapport sur les Perspectives agricoles. La structuration, en un ensemble cohérent, des hypothèses faites pour les projections macroéconomiques est ensuite analysée plus en détail. Ensuite, une troisième partie présente un élément important d’amélioration dans la modélisation pour l’établissement des Perspectives de l’an passé, en l’occurrence la représentation des coûts de production dans les équations d’offre du modèle. Enfin, en quatrième partie est présentée la méthodologie développée dans le cadre de l’analyse stochastique menée à l’aide du modèle AGLINK-COSIMO.