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Au sein de l’OCDE, les effets de la mondialisation se sont manifestés de manière plus marquée au niveau des régions que des nations. L’évolution de la technologie et la diminution progressive de la population active constituent deux défis majeurs influant sur les performances économiques de nombreuses régions. Si certaines peuvent s’adapter à ces mutations et tirer parti de la mondialisation, d’autres stagnent et rencontrent des difficultés dans la concurrence mondiale.
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Les disparités régionales au sein d’un même pays sont souvent plus prononcées que celles d’un pays à l’autre. Pourtant, les économistes, les décideurs ou les organisations internationales s’intéressent moins au développement régional qu’à la croissance économique nationale. Les amples écarts de performances économiques entre les régions au sein de la zone de l’OCDE sont révélateurs d’une grande hétérogénéité en termes de niveaux de revenus, de taux d’emploi, de répartition entre activités à forte et à faible productivité, d’atouts, d’avantages comparatifs, de phase de développement et de politiques publiques.
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Les performances économiques des régions sont plus disparates que celles des pays membres de l’OCDE (voir l’encadré 1.1 pour une définition des régions). À l’échelon national, les principaux déterminants de la croissance renvoient à des facteurs liés à la situation macroéconomique, à la nature des institutions et à l’action des pouvoirs publics. Les deux dernières catégories ont une forte dimension régionale. Les régions des pays membres de l’OCDE sont très hétérogènes. Chacune est dotée de capacités de production, d’avantages comparatifs, de caractéristiques géographiques, d’institutions, de politiques et d’actifs propres qui font leur spécificité. De ce fait, il n’est guère surprenant de constater que certaines régions soient mieux placées que d’autres pour tirer profit de la mondialisation.
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Dans le monde intégré d’aujourd’hui, les régions doivent pouvoir se montrer compétitives à l’échelle internationale si elles veulent rester dans la course. On a assisté récemment à un renversement de paradigme des politiques régionales, qui sont passées de la dépendance à l’égard des subventions à des politiques intégrées comprenant des objectifs visant à accélérer la croissance. Ce changement a contraint les régions à entrer dans la concurrence sur les marchés internationaux en vue d’attirer des investissements directs étrangers, du capital humain et des sociétés privées du monde entier.
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Évaluation de l'impact des principaux déterminants de la croissance régionale : analyse paramétrique
Comme on l’a vu au chapitre 1, de 1995 à 2005, les disparités de croissance ont été nettement plus prononcées entre régions (trois fois plus importantes) qu’entre pays membres de l’OCDE. Nous avons montré en outre que la croissance n’a pas eu lieu de façon uniforme à l’intérieur des régions appartenant aux mêmes catégories (à prédominance urbaine ou rurale) : pendant cette décennie, en effet, un nombre important de régions urbaines ont connu une croissance plus rapide que les régions rurales, mais également un nombre significatif de régions rurales ont affiché de meilleurs résultats que les régions urbaines en termes de taux de croissance du PIB par habitant.
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Pour des questions de disponibilité des données, la productivité moyenne des régions est définie à partir du PIB par travailleur, l’emploi étant mesuré sur le lieu de travail. Une augmentation de la part du PIB de la région peut s’expliquer par une croissance rapide de la productivité moyenne par rapport au taux de croissance nationale. En retour, la productivité moyenne dépend de la technologie, des compétences professionnelles, du capital productif et des infrastructures. Tous ces facteurs peuvent être mobilisés au moyen des politiques d’investissement dans les infrastructures régionales, de l’éducation et à travers la recherche et l’innovation, pour créer des techniques de production plus efficientes. De ce fait, la proportion de la croissance régionale imputable à la croissance de la productivité moyenne tend à reposer sur des facteurs régionaux.
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Le modèle de 1991 de Krugman comprend deux régions a priori identiques en termes de dotation en facteurs, chacune d’entre elle comprenant deux facteurs de production – l’agriculture avec ses rendements constants liés à la terre, et l’industrie manufacturière avec des rendements croissants (à travers un modèle monopolistique de Dixit-Stiglitz) – et des coûts de transport pour les biens manufacturés. Les travailleurs présentent une mobilité d'une région à l'autre.
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Les indicateurs d’accessibilité simples ne tiennent compte que des infrastructures de transport intrarégionales, exprimées en kilomètres d’autoroutes, en nombre de gares de chemin de fer ou en temps de trajet vers le noeud du réseau interrégional le plus proche. Des indicateurs d’accessibilité plus complexes tiennent compte de la connectivité des réseaux de transport en opérant une distinction entre le réseau lui-même, à savoir ses noeuds et ses liaisons, et les « activités » (travail, achats ou loisirs) ou les « opportunités » (marchés ou emplois) auxquelles il permet d’accéder.
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Données ponctuelles ou géoréférencées, selon lesquelles chaque point dans l’espace compte un identifiant spatial unique (comme les coordonnées de latitude et de longitude) et pour lesquelles le vecteur des observations est aléatoire et varie continuellement sur un espace fixe. Ces données sont souvent qualifiées de géostatiques. Nous avons donc un espace fixe continu au sein duquel l’emplacement de chaque donnée ponctuelle est aléatoire.